Je remercie Sylvain Halgand, administrateur du site http://www.collection-appareils.fr (visite recommandée), de m'avoir autorisé à utiliser quelques unes de ses photos d'appareils et à faire référence à son site pour permettre au visiteur de prendre connaissance des caractéristiques de la majorité des boîtiers présentés ici. Les autres sites référencés dans cette page ont été également contactés mais aucun n'a encore donné de réponse. En cas de contestation ultérieure de leur part, je supprimerai bien entendu aussitôt les éléments concernés.

Note

Sur les autres pages de ce site je parle de moi à la troisième personne, suivant en cela l'exemple de quelques personnages illustres tels que Jules César pour ne nommer que lui (se raconter à la troisième personne offre en outre l'avantage de pouvoir dire le plus grand bien de soi-même sans en avoir l'air).

Mais pour présenter mes appareils de photographie je devais revenir à la première personne. Si l'on excepte les instruments de musique, aucun objet ne nous est plus attaché, plus personnel qu'un appareil de photo. Il est le prolongement de notre regard. Il fait partie intégrante de nous-mêmes. On ne peut en parler qu'avec le cœur et pour faire parler son cœur il faut pouvoir dire "moi" et "je".

Voici donc mes appareils de photographie, témoins de mes bons et mauvais souvenirs depuis le jour où mon père a placé entre mes petites mains l'imposant Zeiss Ikon familial et s'est fièrement campé avec ma mère devant l'objectif pour me faire prendre mon premier cliché. J'étouffais d'orgueil.

Bien des lunes ont passé mais je n'ai oublié aucune des petites boîtes magiques qui m'ont accompagné tout au long de mon existence.

Cette page en est la preuve.

ZEISS IKON BOB 510/2

Mon père l'avait rapporté d'Allemagne en 1945 au retour de la guerre (quelque chose me dit qu'il n'avait pas dû le payer cher). Il resta notre appareil de famille jusqu'en 1962 où il disparut dans le maelstrom de l'exode d'Algérie. Enfant, j'étais préposé à sa garde lors de nos promenades et je n'étais pas peu fier de trimballer son gros étui de cuir fauve en bandoulière.

C'est avec le Zeiss Ikon Bob 510/2 que j'ai pris ma première photo. Je me souviens de la façon étrange dont ma mère appelait le film 120 : "une pellicule six-neuf gros trou" !

Cet appareil n'a pas chômé. Les images 6x9 prises avec lui pendant dix-sept ans remplissent aujourd'hui nos albums et tiroirs. Bizarrement, les photos en mode paysage sont rarissimes. La prise en mains à la verticale était sans doute plus facile avec un appareil à soufflet.


Chapeau la mémoire, maman !

Dans un premier temps, confondant avec un autre boîtier vu dans mon enfance, j'étais persuadé que cet appareil familial était un Lumière Nada et c'est ma mère qui corrigea mon erreur. J'ai pu ainsi constater que si à quatre-vingt-quatorze ans ma maman oublie couramment où elle a mis ses lunettes trois minutes plus tôt, en revanche elle se souvient sans l'ombre d'un doute du type exact de l'appareil de photo ramené d'Allemagne par mon père il y a soixante-cinq ans ! Alzheimer ?... connais pas.

KODAK BROWNIE FLASH CAMERA

Mon premier appareil personnel ! Un cadeau de mes parents. Je revois encore très bien ce magasin de Montluçon où je l'ai choisi, vers 1955, et je dois encore avoir dans mes archives la première photo prise avec, l'après-midi même dans un parc. Quelle joie ! J'adorais son flash qui ressemblait à celui des reporters en Borsalino qu'on voyait dans les films américains. C'est lui que j'emmenai à l'École Normale d'instituteurs d'Alger et c'est toujours lui qui m'accompagna au 57e régiment d'infanterie. En 1972 je l'offris à Bruno, un petit voisin. Je sais qu'il en a fait bon usage.

ULTRA-FEX HIMALAYA

C'était vers 1965. L'ai-je acheté ? me l'a-t-on offert ?... je ne sais plus. À dire vrai mon Brownie comblait mes besoins et je me servis très peu de l'Ultra-Fex. Je ne le gardai que quelques mois et finis par l'offrir à mon filleul sans ressentir le déchirement de la séparation. Pourquoi n'ai-je pas eu le coup de cœur pour cet appareil ?... mystère. Le coup de cœur ne se commande pas.

POLAROÏD 20 SWINGER

Que celui qui n'a jamais succombé à la magie du développement instantané me jette la première pierre. C'était en 1967 et uniquement en noir et blanc. Comme pour beaucoup, passé l'engouement initial m'apparut vite la piètre qualité des images, l'absence de négatif et autres inconvénients. Je me fatiguai rapidement du Swinger. Je ne me souviens plus de son sort.

POLAROÏD COLORPACK 80

Mon deuxième et dernier Polaroïd offrait enfin la couleur et cette option justifiait amplement qu'on abandonne le Swinger à son profit. Bizarrement, je vécus une longue période sans prendre beaucoup de photos et le Colorpack 80 demeura mon seul appareil entre 1972 et 1977. Il présentait malheureusement les limites inhérentes à la technologie Polaroïd et j'en garde un souvenir mitigé. Cependant, alors qu'il me reste très peu d'images prises avec le Swinger, j'en conserve encore un certain nombre réalisées avec le Colorpack 80. Mon passage à l'Instamatic me le fit abandonner. J'ai oublié ce qu'il est devenu.

KODAK INSTAMATIC 104

En 1977, musicien presque toujours en tournée, il me fallait un appareil léger et peu encombrant. Je ne sais plus d'où me vint ce vieil Instamatic qui m'accompagna dès lors sur toutes les routes de France. Très vite des centaines de diapositives emplirent tous les tiroirs de la maison mais ces premiers contacts avec la diapo révélèrent rapidement les limites du format 28x28. En fin d'année, enfin équipé d'un reflex 24x36, je donnai l'Instamatic à l'une de mes filles.

L'année 1977 marque un tournant décisif dans mon parcours de photographe amateur. Tout l'été, j'avais vu mes camarades musiciens bardés de matériel japonais de pointe et débattant doctement de paramètres mystérieux : Ektachrome, quatre cents ASA, priorité au diaphragme, profondeur de champ, etc. Au retour de tournée, je ne fus pas long à sauter le pas et à m'équiper enfin d'un matériel sérieux qui allait me permettre de passer à la vitesse supérieure.

CANON AE-1 et AT-1

Fin 1977. Il était là enfin... brillant, doux, rassurant, lourd de promesses, claffi de boutons et de molettes, couvert de chiffres. J'ai passé la première journée à l'ouvrir, mettre et enlever l'objectif, faire la chasse au moindre grain de poussière... Allez, après trente-deux ans je peux bien l'avouer maintenant : j'ai dormi avec ! L'AE-1 était simple mais très complet et bon marché en plus. L'appareil idéal du débutant en reflex ! J'achetai également en 1979 l'AT-1 qui lui ressemblait comme un frère. Je revendis ces deux boîtiers en 1980 et à regret... mais il me fallait trouver des fonds pour le Hasselblad.

CANON A-1

1978. Saisi par la fièvre du boîtier reflex j'achetai dès sa sortie l'appareil le plus abouti de Canon, destiné aux amateurs avertis comme aux professionnels. Vite équipé d'un moteur et d'une théorie d'objectifs et accessoires divers, je l'utilisai aussi bien en studio qu'en extérieurs. Le A-1 reste une légende dans la mémoire de ceux qui l'ont tenu entre les mains. Un must ! Il échappa au sort du AE-1 et je parvins à le conserver en 1980 malgré l'énorme investissement de mon passage au format 6x6.

HASSELBLAD 500

1980. Mon intérêt grandissnt pour la photo de studio me fit basculer tout naturellement vers le 6x6, et tant qu'à faire vers le meilleur du monde. Une folie ! Vite équipé d'une série de dos interchangeables et de viseurs coûteux, le Hasselblad précipita ma ruine financière. Mais quelle merveille ! quand on a tâté de cette bête, rien n'est jamais plus comme avant. Fort heureusement, la côte du Hasselblad restait stable et je récupérai la plus grande partie de ma mise quand je le revendis au bout de deux ans pour acheter... une moto !

En 1981, n'ayant pu me libérer pour le meeting de Pentecôte à La Ferté-Alais, Annie et les enfants s'y rendirent sans moi et je confiai le Hasselblad à ma fille ainée avec pour mission de photographier tel et tel avion. Annie me raconta le lendemain que Pascale fit sensation. Peu habitués à voir une gamine de quinze ans avec un Hasselblad pendu au cou, les reporters professionnels moins bien équipés qu'elle la regardèrent un peu de travers !

Les six appareils argentiques qui suivent font toujours partie de la collection familiale

ZORKI 4K

Hiver 1980. Pour mon premier voyage en Égypte, on m'avait conseillé d'éviter de m'équiper de matériel coûteux pour ne pas exciter les convoitises. Ayant eu vent de l'importation par un détaillant parisien d'un stock d'appareils d'origine russe, j'achetai un Zorki 4K. Loin d'être l'équivalent soviétique du Leica M3 (comme il était présenté à l'est), c'était cependant un 24x36 robuste, peu encombrant et d'un coût dérisoire.

CHINON BELLAMI

Il appartient à Annie à qui je l'ai offert. Il m'avait séduit pas son côté très féminin, gainé d'un flocage rouge et ses volets ornés d'un attelage en bas-relief imité du logo Hermès. Étonamment compact pour un 24x36, le Chinon Bellami avait belle allure dans son coffret cadeau, accompagné de son petit flash. Vraiment un bel objet ! mais comme appareil de photo il y aurait beaucoup à redire.

LUBITEL 166

1981. Comme cela s'était produit pour le Zorki l'année précédente, un revendeur parisien annonça par voie de presse qu'il avait importé de Russie des 6x6 bi-objectis Lubitel. Le prix annoncé étant plus qu'attractif, je me précipitai le jour même pour découvrir devant le magasin une file d'attente digne d'une boulangerie polonaise de l'époque. Bien que très austère, le Lubitel donnait des résultats convenables pour peu qu'on ne lui demande pas de prouesses. Léger et de taille réduite, il présentait l'avantage d'être aisément transportable. À cette époque, je présentais avec Marc Laferrière une émission de jazz dominicale sur Radio Monte Carlo où nous invitions des amis musiciens. J'y emmenais le Lubitel à chaque enregistrement et il se spécialisa ainsi dans la photographie de grands musiciens de jazz français. Mais il faut bien avouer que le camarade 6x6 soviétique avait des caractéristiques et des performances plus que modestes.

SEAGULL 4A

1981. Autre boîtier exotique, le Seagull 4A était fabriqué à Shangaï. Bien que plus travaillé que le Lubitel et un peu plus performant, ce n'était pas non plus un appareil dont on risquait de tomber raide-dingue à moins de connaître par cœur le petit livre rouge de Mao. On peut remarquer que j'avais pris soin de coller sur le bouton de mise au point un cercle de papier blanc où étaient notées les distances sujet-objectif. À noter également que - comme c'est souvent le cas pour le made-in-China - la finition n'était pas de tout premier ordre. On voit par exemple en haut à gauche que la colle du revêtement montre des signes de vieillissement. Je ne me suis pas beaucoup servi de ce fils du ciel.

YASHICA MAT-124 G

1982. Condamné pour raison économique à me séparer de mon ruineux Hasselblad, son remplacement par un vrai 6x6 (le Lubitel comme le Seagull comptent pour du beurre) est à l'ordre du jour. Copié (lui aussi) du Rollei, le Yashica Mat-124 réunit les qualités souhaitées pour un coût raisonnable. Malheureusement je m'en servirai peu car au retour de tournée d'été, je réaliserai (avec étonnement) que je suis fatigué de faire de la photo à outrance, fatigué des dépenses, fatigué d'entretenir un matériel de studio qui sert si peu, fatigué de passer la moitié de mes journées dans la salle de bains transformée en chambre noire... bref je craque et décide de revenir à une pratique moins exclusive de la photo pour prendre à quarante ans le temps de me consacrer à d'autres domaines. Pourtant, Dieu sait pourquoi, je répugnerai à me séparer de mon beau Yashica qui aura si peu servi.

RICOH XR-7

Fin 1982, la boucle est bouclée. Fini le studio, finie la chambre noire, finies les dépenses dingues ! Je redeviens un amateur raisonnable qui ne fait pas de la photo une ligne de vie (d'autres domaines ne tarderont pas à rallumer cette folie furieuse de ne pouvoir m'intéresser à rien sans pousser les choses à fond). Comme j'ai la possibilité d'obtenir à bas prix trois bonnes optiques de 24x36 à monture K , je vends mon Canon A-1 et m'achète le Ricoh XR-7 qui accepte la monture Pentax. Un excellent appareil qui sera mon dernier 24x36 argentique.

Photo HD 3217x2439
Cliquer sur l'image ci-contre (et pardon pour les poussières)
Caractéristiques
http://www.collection-appareils.fr/ricoh/html/ricoh_xr7.php
Interlude

Pendant vingt-deux ans, toujours amoureux de belles images mais partagé entre mon métier de musicien, la moto, l'infographie, l'aviation, l'écriture, l'égyptologie et que sais-je encore, je ne ferai de la photo qu'occasionnellement (mais je me mettrai à la vidéo en 1999 avec beaucoup d'intérêt). L'apparition du numérique me laissera froid et même un peu méprisant pour ces soi-disant photographes qui ne savent plus tenir un appareil qu'à bras tendus. Un préjugé stupide de ma part bien sûr ! Et puis en 2005, en reconnaissance de mes services musicaux bénévoles, mes amis et amies choristes de la chorale Kellermann de la Garde Républicaine m'offriront mon premier numérique...

L'ère du numérique

KONICA-MINOLTA DiMAGE Z2

Mai 2005. Bien sûr, 4 mégapixels ce n'est pas lourd, surtout pour un capteur d'un centimètre de diagonale, mais en 2005 c'était encore plutôt bien. J'apprécie surtout la possibilité de viser à l'oculaire, l'optique d'un diamètre généreux, la solide prise en main, etc. cependant, en tant qu'infographiste, la qualité des images me laisse quand même sur ma faim. L'envie de photo me titille de nouveau et je sens bien qu'il est grand temps que je m'équipe d'un appareil qui réponde à mes ambitions.

Note : j'aurais bien aimé conserver le Z2 en souvenir. D'abord c'était un cadeau de mes amis et ensuite il fut mon premier numérique. Mais en novembre 2010 j'aurai l'occasion d'en faire profiter un copain qui n'avait pas les moyens d'envisager cette dépense. Alors bon... pourquoi se priver du plaisir de faire un heureux !

PENTAX K-x

2009. Après plusieurs mois d'utilisation dont les points culminants furent la croisière d'hiver 2009-2010 et la croisière d'été 2010, le Pentax K-x (sorti en novembre 2009) se révèle un appareil exceptionnel compte tenu de son coût. Il souffre certes de quelques manques flagrants mais présente en contrepartie des fonctions réservées jusque là à des boîtiers haut de gamme. Ses points forts sont entre autres un traîtement particulièrement intelligent de l'exposition et des résultats étonnants dans les hautes sensibilités.

Fin 2010, l'ensemble de mon matériel Pentax sera vendu pour faire face au coût de ma migration vers Nikon. Mais je n'oublierai pas ma petite bombe de 2009.

NIKON D7000

Pendant un an, le Pentax K-x m'a régalé. Mais en septembre 2010 Nikon créée l'évènement avec le lancement du fabuleux D7000, certainement le reflex expert le plus abouti à ce moment. Je pourrais probablement résister à la tentation seulement voilà ... je n'ai aucune envie d'y résister !

Deux longs mois d'attente et j'ai enfin "la bête" entre les mains le 2 décembre. Ce boîtier me fait franchir une étape décisive. C'est un autre monde qui s'ouvre.

Mon Nikon D7000 équipé du fameux zoom Tamron 18-270

NIKON S5100

Une expérience malheureuse ! Début 2011 Annie réclame un petit compact pour rapporter ses propres souvenirs de la croisière d'hiver. La "bombe" D7000 (voir ci-dessus) nous incite à rester chez Nikon et c'est une erreur. Le petit Coolpix S5100 violet est joli mais c'est tout. Ses images sont très décevantes.

Par dessus le marché, son écran tombe en panne en juillet 2012, le rendant inutilisable. Ses performances médiocres ne nous incitent pas à le faire réparer. Exit Nikon pour ses compacts. Annie aura un nouvel appareil d'une autre marque.

(pas de photo agrandie)
Caractéristiques (site constructeur)
http://www.nikon.fr/fr_FR/product/discontinued/digital-cameras/2012/coolpix-s5100

PANASONIC LUMIX DMC-G5X

2 Octobre 2012. C'est fait. Annie a opté sur mon conseil pour le Lumix G5X. Un petit bijou d'hybride aux caractéristiques époustouflantes pour son volume et son poids.

Déjà très performant pour la photo, il est probablement l'appareil le plus abouti du moment pour la vidéo avec un HD 1080 à 50 i/s, une mise au point en continu infaillible, un suivi de sujet quasiment diabolique, un cadrage au viseur (la supériorité majeure de l'hybride sur le reflex) et - enfin ! - une commande de zoom du bout de l'index droit, comme sur un camescope.

Entre mon Nikon D7000 et son Lumix G5X, nous voilà parés pour rapporter de belles photos et vidéos d'un prochain voyage.