Ami de très longue date (je vous parle d'un temps...), Pierre Marie est plus qu'un simple amateur de photo et se classe indiscutablement parmi les experts. Sa sensibilité transparait en particulier dans la photo d'oiseaux et d'insectes et laisse deviner une profonde maîtrise de la technique.

Trucage devenu anodin au règne du numérique et de la post-production sur ordinateur, le dédoublement d'un même modèle était délicat à réaliser à l'époque de l'argentique avec des moyens amateur. Il consistait à prendre deux clichés sur la même pose (obligation de pouvoir armer le déclencheur sans faire avancer le film) en occultant pour chaque cliché la moitié de la lentille frontale de l'objectif par un carton opaque.

Vingt-sixième et dernière pose de la séance, cette image [cliquer ici pour afficher l'original] subit d'abord de multiples corrections dans sa version en couleurs, aussi bien au niveau des visages que des instruments de musique et bien entendu de l'arrière-plan. Une désaturation générale montra à ce moment que la lumière par ciel voilé pourrait sans problème passer pour un savant éclairage artificiel en version noir et blanc. Les musiciens et le chien "Bidule" furent alors soigneusement détourés (gros travail pour Bidule !) et le jardin remplacé par un décor de studio agrémenté de quelques taches de lumière et complété d'ombres légères au sol. Soit pour le tout une bonne douzaine d'heures de post-production sous Photoshop.

Un montage/trucage classique et sans grande invention mais pas si simple à réaliser : détourage d'Eddine, détourage d'une image de show, reconstitution en lettres-spot du nom du héros à la manière de celui d'Elvis et ajout de quatre halos de projecteurs pour renforcer l'ambiance. Au niveau d'Eddine, léger eclaicissement des dents, renfort des reflets des cheveux et léger nimbe de lumière. (Photoshop)