41 cours Hericart de Thury
33120 Arcachon
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Né à Ménerville, aux portes de la Kabylie, Rémy Laven est initié très jeune au solfège, au piano puis à la clarinette par un grand-oncle professeur de musique aveugle. Au sortir de l'enfance, il poursuit en autodidacte l’étude du saxophone, de la guitare et plus généralement de tous les instruments qui lui tombent sous la main.

C’est à dix-sept ans seulement qu’il fait les deux découvertes majeures qui vont orienter son parcours musical : le jazz d’abord, qu’il commence à jouer tant bien que mal au saxophone alto avec le petit orchestre de l'École Normale d'Instituteurs d'Alger, puis le trombone qu'il est un jour contraint et forcé d'adopter d'urgence dans des conditions rocambolesques.

L'année de ses vingt ans, aussi fondu des Platters ou d'Elvis que de Louis Armstrong, il se découvre des dispositions pour le chant qui prendra au fil du temps de plus en plus de place dans ses activités musicales. Il est aujourd'hui considéré autant comme un chanteur que comme un instrumentiste.

Suivent quatorze années de musique en amateur au sein d’orchestres de bals du sud-ouest, d'un trio d'harmonicistes (mené par le flamboyant soliste Claude Saubestre), comme chanteur - surabondamment chevelu et pantalons pattes d'éph - d'un groupe de rock dont le batteur sera plus tard le Félix des Charlots, ou comme pianiste d'un célèbre restaurant bordelais... le tout en exerçant parallèlement mille professions aussi peu lucratives les unes que les autres. Pour la petite histoire, c'est lui qui choisira vers 1968 le jeune Francis Cabrel comme chanteur-guitariste pour l’orchestre d'Agen où il joue à cette époque).

En 1976, alors qu’il est revenu au jazz au sein de l'excellent New Orleans Jazz Band de Bordeaux drivé par Francis Haimovici (une formation où ont déjà fait leurs classes François Biensan et Christian Morin pour ne citer qu'eux), Marc Laferrière découvre Rémy Laven au cours d’une tournée et lui offre enfin l'occasion d'entamer une véritable carrière professionnelle.

Quinze années suivront avec le Dixieland Jazz Band de Marc Laferrière. Quinze années de rêve de musicien au cours desquelles Rémy participera à des dizaines d'émissions de radio, de télévision, de tournées géantes, de festivals, de concerts prestigieux en France et à l’étranger, gravera une quinzaine de disques avec Marc, s'adonnera avec passion à la composition, aux arrangements et connaîtra le privilège et la fierté de jouer aux côtés de merveilleux virtuoses français comme Benny Vasseur ou de grandes vedettes américaines tels Bill Coleman, Benny Waters, Sam Woodyard, Cat Anderson et bien d’autres...

En 1982, Marc Laferrière lui confie – en collaboration avec Stan Laferrière – les arrangements et la direction musicale du Transatlantic Swing Band, une formation de onze joyeux loustics qui durera plus de quinze ans et gravera trois albums.

C'est le même Transatlantic Swing Band, renforcé pour la circonstance par des musiciens et choristes de tout premier plan, qui aura l'honneur au printemps 1990 de se voir confier l'animation pour le petit écran d'un mémorable hommage à Ray Ventura et ses collégiens, une superbe soirée de variétés dont Rémy Laven et Stan Laferrière signeront l'intégralité des adaptations.

À la charnière des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, une succession d'évènements graves - dont l'énumération n'a pas sa place ici - et un dédain quasi-total des médias pour le jazz ont profondément dévalué le métier de musicien. Il est clair dès 1991 que rien ne sera plus jamais comme avant et que le temps des vaches grasses est passé.

Par bonheur, Rémy Laven a plus d'une vache à son arc.

Passionné d'aviation depuis toujours et pionnier de micro-ordinateur dès son apparition, il partage à partir de 1992 ses activités entre la musique et le développement informatique et commercialise avec succès ses add-ons de simulation de pilotage un peu partout dans le monde jusqu’au Japon et aux États-Unis.

Mais la musique continue ! Bien qu’il ne fasse pas partie du nouveau Quintet de Marc Laferrière, Rémy Laven en demeure le remplaçant ou complément privilégié et connaît encore le plaisir toujours renouvelé de jouer de temps à autre aux côtés de son ami et complice Marc, aussi bien dans les clubs parisiens qu’en concerts de province.

En plus du jazz et de l'informatique, il cumule les activités de choriste, soliste et arrangeur de la Chorale Kellermann de la Garde Républicaine,...

Note : depuis 2009, Rémy Laven a cessé de faire partie de la chorale Kellermann pour convenances personnelles mais il y collabore encore pour les arrangements, la création et gestion de son site Internet , etc.

...de musicien de variétés avec l’excellente formation parisienne des Dauphins...

...et de tromboniste-clarinettiste-crooner avec le Five O’Clock Jazz Group de son ami Jacques Benhamou qu'il rejoint souvent au Petit journal Montparnasse pour le simple plaisir de "faire le bœuf" et avec qui il écume la Méditerranée chaque été et les Caraïbes chaque hiver à bord du prestigieux cinq-mâts Club Med 2.

Et puis... le phénomène est bien connu : avec l'âge de la retraite vient le goût du bénévolat, le simple plaisir de faire plaisir, le besoin de se sentir utile en apportant à ceux qui en sont sevrés quelques instants de distraction, quelques îlots de bonheur dans l'océan de leur solitude. Alors, avec le concours de son vieil ami Serge Ducasse - un fou de chant par ailleurs membre du prestigieux chœur basque ANAIKI - Rémy a mis au point un petit tour de chant que les deux compères ont baptisé "Chansons à travers le temps".

Aussi souvent qu'ils le peuvent, assistés de leur régisseuse-chanteuse Annie Laven, ils s'entassent tant bien que mal à trois dans le cabriolet de Serge déjà surchargé d'un petit matériel de sonorisation, de housses à vêtements, de deux ou trois instruments de musique choisis parmi les moins encombrants, de quelques CD d'accompagnements orchestraux enregistrés et ils s'en vont écumer maisons de retraite ou centres de convalescence, toujours largement payés en retour d'un accueil des plus chaleureux.

Que dire de plus à son propos sinon signaler en vrac une susceptibilité que certains appellent son mauvais caractère (c'est exagéré), ses goûts pour la moto, l'Égypte, la photo, la lecture, la vidéo, les Beatles... finalement rien que de très ordinaire.

Signe particulier : il s'est forgé au fil des années une réputation d'immodestie notoire qu'il entretient soigneusement par goût de l'autodérision.

En résumé, Rémy Laven est incontestablement un dinosaure du siècle dernier qui s'acharne encore à cultiver des valeurs totalement passées de mode comme la fidélité en amitié et autres calembredaines.

(pssst ! si vous croisez sa route, soyez gentils : ne lui dites surtout pas que Louis Armstrong est mort. Personne n'a encore osé le lui annoncer et ça lui ferait beaucoup de peine)

Crédits photos/vidéos :
- Pierre Marie
- Alain Miguel
- Marc Dilly
- Jean-Patrick Delvaux
- Anne-Marie Laven
- (inconnus)